«  Ferryville, le retour Xème»

vécu par Lili , Marie-té et Nikôool du 13 au 20 février 2008.

  

 

Mercredi 13 ( c’est parti !)

 

Avons peu dormi comme une veille de rentrée. Lili vient nous chercher à 6h devant chez Marie-Té. Nous sommes rassurées car il n’y aura pas de grève du zèle à Marseille, par contre les codes de la voiture de Lili sont capricieux mais bon ! Arrivons quand même sans encombre à Marignane.

 

 Là il faut trouver une place au parking puis nous prenons la navette qui nous amène à l’aéroport. On a beau être à Marseille il fait frisquet (5°), les vitres des voitures sont givrées... Dès que nous aurons fait enregistrer nos bagages nous irons boire un café chaud. Et puis c’est l’embarquement.

 

Nicole balise à mort à l’idée de prendre l’avion et au décollage elle s’agrippe au bras de ses copines, prise en sandwich entre elles deux puisque par chance les trois places sont côte à côte. Le stewart et l’hôtesse  essaient de dédramatiser la situation, à juste titre puisque pas l’ombre d’un terroriste ( !), pas de crash non plus ni au décollage ni à l’atterrissage et nous voilà  à Toun’s.

 

 C’est à peine croyable ! La voiture nous attend, le coffre est suffisamment grand pour loger la tartaruga et les autres bagages mais d’abord il faut prendre de l’essence puisqu’il n’y en a pas plus d’une goutte dans le réservoir.

 

 Pendant que Lili joue les pompistes, Nicole se bat avec son portable car visiblement SFR monde lui a fait faux bond et elle ne peut joindre la France. MarieTé, elle, reste zen. A partir de là les vacances commencent vraiment.

 

 Depuis 35 ans qu’elle n’était pas revenue Nicole avait oublié comme la campagne est verte et vallonnée…Mais voilà qu’on quitte l’autoroute (puisqu’autoroutes maintenant il y a !) Lili lui ferait-elle la surprise de passer à Menzel et si c’est le cas il faut se préparer aux émotions…

 

Arrivée par l’avenue de France : «  Mon Dieu l’avenue de France !! » «  Ici c’était le marchand de cycles, tu te souviens ? Et là le kiosque, le café de Paris, tu t’rappelles Nicole du Café de Paris ? » «  Ah ! Monoprix !! » « Vous voulez vous arrêter les filles acheter quelque chose à manger ? Ah mais on n’aura peut-être pas assez de dinars vu que les banques sont fermées… » De la place du « Farfadet » Lili remonte la rue des Arabes. Re « mon dieu !! » Elle arrête alors la voiture devant une pâtisserie pour acheter de quoi se restaurer un peu.

 

C’est très bon ! Et le pèlerinage continue : «  là il y avait les marchands de beignets, en face, Achour. La pharmacie Rochegude, tu te rappelles ?  Et ici habitait Marie- Thérèse… » A deux pas de là Lili se gare devant feue la boulangerie, transformée depuis en bar où nous décidons d’aller boire un thé.

 

Il n’y a que des hommes et ils ont ici l’autorisation de fumer. Nous nous dirigeons ensuite au bout de la rue ( de la république ) jusqu’à l’ancienne maison du Docteur Heyraud qu’a occupée Nicole et par chance la propriétaire est là et nous fait visiter. Alors pendant que Lili drague le grand-père, Nicole a du mal à contenir son émotion devant les pièces intactes et le carrelage d’origine. «  Vous êtes les bienvenues, revenez quand vous voulez, même cet été ! »

 

Ensuite nous montons à pied jusque vers ce qu’il reste de l’église après être passées devant les écoles. Oui il faudra revenir demain pour tout voir, passer dans chaque rue, faire remonter les souvenirs. Quel bonheur d’être là toutes trois et qui plus est amies d’enfance ! Puis nous filons vers Guengla, saluons l’ami Béchir et filons à Bizerte prendre possession de « nos appartements » à l’hôtel Sidi Salem.

 

 Après une petite pause nous allons faire un tour au marché et nous émerveillons devant les bancs de poissons, fruits et légumes, épices, olives etc. La ville est très animée. Ici et là les boutiques proposent déjà pas mal de souvenirs à emporter. A 19h RV avec M. Savi pour un repas  bien sympa dans un restau 100% sicilien. Nous sommes bien. Que le temps s’arrête ! Nous nous projetons  plus ou moins dans les jours à venir. Aurons-nous le temps de tout faire ?  Quoiqu’il en soit à domani.

 

 

le 2 ème jour -    14 Février 2008 -

 

Ce matin 7h3O pas une minute à perdre. Une fois le p’tit déj englouti nous filons sur le port de Bizerte où nous avons RV avec Michel Giliberti , ancien Ferryvillois,  aujourd’hui artiste peintre installé en Normandie,  mais à qui il arrive  parfois d’exposer à Bizerte.

En l’attendant nous visitons la médina  très pittoresque.

Les étalages d’objets hétéroclites sont dignes des vide-greniers français. On y trouve, outre des interrupteurs de porcelaine, toutes sortes d’objets d’autrefois que les Tunisiens savent réutiliser.

 

Après avoir rencontré notre artiste peintre  nous choisissons de retourner à Menzel, mais «  et si nous allions plutôt à Mateur ? » La ville est plus grande que ce que nous imaginions et il y a beaucoup d’étudiants. Décidément la population tunisienne est très jeune. Mais nous sommes attendus au «  Foyer du marin » de Menzel pour y déjeuner et pour nous y rendre, nous râtons la route et nous fourvoyons sur une piste boueuse digne du Paris-Dakar où le bon Dieu a dû perdre ses souliers ! Ce contretemps nous permet de faire du tourisme et d’admirer le paysage avec l’ Ichkeul en toile de fond…

 

 

C’est décidément très beau. Nous finissons par retrouver un terrain civilisé ( en fait nous avions fait une boucle) et nous retrouvons à Mateur City au milieu de pyramides d’oranges comme les Tunisiens en ont le secret. «  Pardon M’sieur, la route de Menzel s’il vous plaît ? » Un aimable prof nous fait signe de le suivre nous faisant emprunter des sens interdits !! ( bigre !). «  Il n’y a pas de lois ici ! » et ouf nous voici sur la bonne route. Nous entrons donc dans l’ancien arsenal, où est situé le restau, retrouver nos amis avec qui nous déjeunons. Puis direction l’ hôpital, mais comme dirait la chanson : «  que sont devenues les fleurs ? »

 

De là instinctivement nous retournons dans notre QG, rue de la République où nous rencontrons une vieille dame, ancienne voisine de la grand-mère de Nicole, qui nous invite à boire le café. Quelle hospitalité ! Et même si nous ne parlons pas la même langue ( mais Lili joue leinterprètes mazeeette !) ,spontanément le courant passe. Cette dame se souvient même de Jacqueline du « 

Café des Bretons » et de Vincent Randazzo, La Référence. 

 

 

 Par l’intermédiaire de cette personne, Nicole va pouvoir rentrer dans ce qu’il reste de la maison de sa grand-mère mais où elle ne retrouve malheureusement qu’un coin de cour car les Tunisiens ont l’art des transformations.

 

 Nous prenons ensuite congé car il nous faut aller à la banque. Puis nous remontons ensuite à pied l’ Avenue de France, comme au bon vieux temps, direction Monoprix où nous faisons quelques emplettes.

 

 Ensuite nous allons nous recueillir au cimetière où malheureusement, et malgré l’aide du registre, nous ne parvenons pas à retrouver certaines tombes.

 Mais le soir tombe et après un crochet à la pâtisserie de la Rue des Arabes pour acheter des casse-croûte, nous retournons à l’hôtel avec, en prévision une soirée calme pour continuer à entretenir les souvenirs.

 

- le 3 ème jour - l5 Février 2008

 

Ce matin le temps est à la pluie. Nous décidons cependant de retrouver les fameuses plages  de  Béchateur et Ras Angela connues de tous les Ferryvillois.

 

Auparavant au marché aux poissons nous achetons quelques rougets et daurades que nous apportons au restaurant «  Le Marco Polo «   pour qu’on nous les fasse griller pour midi.

 

Puis nous longeons La Corniche, Le Petit mousse en direction de la «  plage des grottes » mais le risque de panne d’essence et le petit chemin sablonneux pour accéder aux plages mythiques nous font renoncer à notre expédition. 

Qu’à cela ne tienne, nous avons vu les premiers mimosas en fleurs en bordure de route et cela nous suffit…

  A midi nous nous régalons donc de poissons frais grillés avant d’entamer une nouvelle expédition dans les faubourgs plus que boueux de Bizerte pour aller voir…un vieillard censé nous enlever…les jnouns ( !!?), folklore oblige ! C’est un vrai parcours du combattant, mais le goût de l’ Aventure  ne nous fait pas y renoncer. 

 

Ce brave homme ( le marabout ) ne parle pas un mot de français. Déjà trouver l’équivalent de nos prénoms en arabe est une affaire d’état. Lili est donc rebaptisée Leïla, Marie- té, Mériam, Denise, je ne sais plus et Nicole, Nikôool…L’heure est grave et pourtant notre Lili nationale tout aussi mécréante a du mal à retenir son rire…

 

 

Bref nous observons ensuite l’homme réciter son chapelet, ne sachant pas vraiment à quelle sauce nous allons être mangées. Il nous indique ensuite par écrit, mais en arabe !! et dans la plus grande solennité, la formule magique pour faire une décoction à utiliser en lotion capillaire (scrogneugneu), ou encore un pot-pourri de plantes à faire brûler et à sentir.

 

 Nous repartons de là pour le moins sceptiques et plutôt déçues car nous espérions un peu plus de mise en scène, et pourquoi pas l’apparition d’ Aladin en personne !? Mais bonnes joueuses (ou bien naïves ), nous allons illico presto au marché acheter les plantes conseillées. En tout cas,  efficace ou non cette visite valait le détour. L’avenir nous dira si elle sera ou non suivie d’effets !

 

 

4ème jour - 16 FEVRIER 2008 -                                                               4e jour (Tunis)

                                                                                     

                                 

                                        Ce matin, lever aux aurores. Nous allons chercher Béchir pour aller à Tunis . Auparavant, au moment du p’tit déj, nous croisons l’équipe de foot de Sousse logée au même hôtel que nous et qui vient rencontrer l’équipe de Bizerte en championnat. Le match sera retransmis à la télé mais nous ne le verrons pas puisqu’en balade.

 A Tunis la visite des souks s’impose pour acheter des souvenirs, le souk  des maroquiniers,  des orfèvres et même celui de la mariée…

 C’est à celui qui nous baratinera le plus pour nous attirer et le marchandage fait partie du folklore.    Nous retrouvons ensuite à deux pas de la cathédrale la jolie fille de Béchir et «  l’ Abbé Descousse »  au restaurant «  Le chez-nous », ancienne «  cantine » de Raymond Barre au temps où il était prof à l’ Université de Tunis.

 Nicole est presqu’aussi intimidée par «  l’ Abbé Descousse » qu’au temps où il lui faisait cathé ! Pour remonter le temps elle a fait suivre son album photos et lui montre toute fière qu’elle est là, à ses côtés, sur les marches de la cathédrale de Carthage au milieu d’un groupe, un jour de pèlerinage. C’était en 60 ou 61, il devait avoir…31 ans !

 Nous profitons ensuite un max de l’ambiance de cette belle ville de  Tunis, à la terrasse d’un café, devant un thé aux pignons, avant de prendre congé.

 Nous rentrons ensuite à Guengla déposer Béchir après un crochet à notre pâtisserie préférée boire une citronnade offerte par Marie- Té et manger de délicieux macarons.

 Un bonjour aussi en passant à M. Chocolat ( !),

 

Une petite visite à Nourredine et famille et nous rentrons sur Bizerte. Le soir tombe et il faut avoir la conduite sportive car nombreux sont ceux qui roulent à vélo sans lumière ou qui traversent sans prévenir ! Arrivée à l’hôtel, Lili est dans tous ses états car… le dentier ( !!?!) qu’elle avait retiré dans la voiture reste introuvable ! Morte de rire, elle finit par le retrouver, ouf !...Après tant d’émotions l’apéro s’impose (les olives cassées sont de rigueur…).

 

 Le 17 Février 2008 5e jour ( Takrouna)

 

 

                Ce matin nous sommes encore plus matinales que les autres jours car une longue journée nous attend.

Première étape : Nabeul où nous tombons pile poil sur le village artisanal . Nous continuons nos emplettes : services à thé, faïences( une aubaine pour le vendeur qui ne nous lâche plus !...) cendrier en cuivre gravé devant nous.

Tous les deux pas nous sommes apostrophées par «  Hé ! Les Gazelles !! » et sommes obligées souvent de faire la sourde oreille et de passer notre chemin.. Et puis nous devons filer car Aïda(joli prénom des mille et une nuits !) nous attend au « Rocher bleu » à Takrouna pour  midi.

Nous traversons les Plaines d’Enfida et, tel un mirage, voici Takrouna !...C’est un village très pittoresque perché sur un piton rocheux qui domine cactus et oliviers à perte de vue, digne d’une carte postale : une splendeur !  Arrivées tout en haut, haletantes …(nous ne sommes plus toutes jeunes !!!),

 

et après avoir été assaillies de gamins qui se seraient contentés de bonbons, nous entrons dans l’espace de restauration (c’est bien dit, non ?!) où un groupe de touristes est attablé car le site est déjà connu et apprécié. Brigitte Bardot locale - elle connaît bien les euros

La salle est claire et le décor de bon goût. Nous sommes aussitôt chaleureusement accueillies par la maîtresse des lieux la belle Aïda.

 

Quel privilège et quel dépaysement ! La chorba (délicieuse soupe tunisienne à base de céréales) est la bienvenue car dehors il fait glagla ! Arrive ensuite un savoureux couscous au poulet, suivi de mandarines et de thé aux pignons. C’est décidément bien sympathique, merci Aïda !

 

Et pendant que Lili, Marie-Thérèse et Aïda se retrouvent, je fais le tour du proprio et vais visiter l’éco-musée créé par Aïda. C’est hyper intéressant, chaque objet a son commentaire, et même émouvant car porteur de souvenirs.

Mais les bonnes choses ont une fin et il faut prendre congé car la route nous attend.

  

 De retour à Bizerte- les -bains, nous achetons du pain (italien, à la mie compacte), des fricassées et makrouds car nous ne voulons pas quitter le pays sans y avoir goûté. On est dimanche et pourtant tous les magasins sont ouverts. Il y a une animation folle dans les rues, ce qui nous change de la France. C’est un autre mode de vie, une autre culture, c’est le top !

 

 

 

 

 

 

Le 18 février    6e jour ( Menzel)

 

Une fois le petit déjeuner englouti nous sautons chez le marchand de beignets acheter des ftaï tout chauds (et dégoulinants d’huile !) que nous dégustons sur-le-champ, Marie-Té et moi.. C’est du bonheur !

 

Puis nous prenons le chemin des écoliers par la route de Sejnane pour monter à l’ Ichkeul, patrimoine de l’ Unesco et site unique au monde pour son parc ornithologique. Il fait beau et le paysage est un enchantement, propice à la méditation. En longeant les rives du lac nous apercevons des buffles d’eau et une espèce d’oiseaux que nous ne savons  pas identifier malheureusement. Quant aux flamants roses, ils n’étaient pas au rendez-vous, dommage !...A une autre saison on doit assister à un vrai festival !

Notre attention se tourne donc vers la végétation, les oliviers au tronc noueux sont majestueux, sur certains …opuntias( !) il y a encore quelques figues de barbarie rescapées de l’été ; le soleil leur prête une couleur argentée, c’est féerique ! bref les appareils photos mitraillent, on a envie de tout immortaliser, y compris la source sulfureuse et ses vapeurs. Il y a sur le site un hammam désaffecté.

Autrefois cette eau sulfureuse devait servir à soigner les « rhumatises ». Ensuite changement de décor puisque nous allons à la plage Rondeau. Le chemin boueux qui y mène nous fait hésiter, finalement Lili et moi, les plus téméraires, irons à pied. Je retrouve, attendrie la route bordée d’eucalyptus qui y mène et si j’en juge par le va-et-vient de tracteurs transportant des sacs poubelles, je m’attends à ce que la plage de mon enfance soit transformée en déchetterie… Pourtant en arrivant, je remarque surtout, outre les quelques barques au premier plan, les vestiges des appontements, le petit et le grand où nos grands frères rivalisaient d’exploits pour épater l’entourage…L’odeur de varech nous renvoie cinquante ans en arrière.

 

Les ruines de la guinguette me rappellent les bals de nos parents et l’espièglerie des garçons qui, du premier étage visaient les corsages des filles assises dessous, pour y loger un petit projectile ! Seul reste l’emplacement des cabines ( aujourd’hui on dirait cabanons), des waters autrefois si odorants et qui nous obligeaient à nous boucher le nez et à prendre notre élan pour y aller …( sans parler du concert des mouches qui nous accompagnaient !!). Mais plus de trace de la fontaine, même au milieu des herbes, où on lavait nos pieds ensablés après la baignade ou nos couverts au moment de la vaisselle.

 

Malgré ces ruines je ne suis pas triste et ne regrette pas d’être venue. Simplement là encore je suis frappée par la petitesse des lieux. Allez, ne nous laissons pas aller aux émotions !...Au foyer du marin nous retrouvons nos amis : Béchir, Monsieur Savi, Denise et Robert pour un moment convivial. Nous prenons ensuite congé car quelques visites de courtoisie nous attendent.

 

Visite tout d’abord à la sœur de Béchir, Dalila, dont la maison paradisiaque avec vue sur la plage de Guengla sert à des réceptions de mariages, une quarantaine par été. De là nous allons chez Ensaff, la fille de Dalila et de Moktar dont la maison est un véritable palais. La jolie hôtesse est à l’image de sa maison si accueillante. Elle nous offre le thé et même un gâteau fait à notre intention. Sa petite fille, aussi charmante nous conquiert tout autant. De là nous allons voir Monsieur Chocolat qui nous reçoit également de façon chaleureuse et nous offre en partant oranges et citrons de son jardin, ainsi qu’un intéressant dossier rassemblant des photos de l’époque de « Ferryville ». Quelle hospitalité ! Nous terminons par une visite surprise à Zen, notre amie d’enfance que Nicole n’a pas revue depuis…46 ans !!!

 

Emouvantes retrouvailles tout aussi chaleureuses. En nous quittant Zen nous offre des cadeaux de sa fabrication : miroir, cendrier, porte-courrier qui inévitablement nous feront penser à elle quand nous les utiliserons. Bref que de touchantes attentions de la part de tout le monde !..Nicole, respire !!! En quittant Menzel, après un crochet à la pàtisserie, nous faisons le point de ce qui nous reste à faire car il n’y a plus que demain. Le temps est décidément passé en flèche cette semaine, il est vrai que nos journées ont été bien remplies .

 

 

7 ème jour - plage Ouichet –

 

 

 Aujourd’hui il ne s’agit pas de perdre une minute car le temps nous est compté. Nous allons d’abord au marché de Bizerte acheter des plants de jasmin et des fours palestiniens qu’on nous a demandé de ramener. Lili fait même l’acquisition d’un petit couscoussier…indispensable pour son couscous aux crevettes ! Si bien que nous rejoignons la voiture chargées comme des mules ! ¨Puis direction Menzel où nous tournons en rond dans les rues de la briqueterie ( autrefois interdite), à la recherche de l’ UTAIM, un centre pour handicapés, pour une visite de sympathie. La responsable qui nous reçoit nous invite à la kermesse qu’ils organiseront début mai mais où nous ne pourrons malheureusement être.  

 

Notre devoir nous appelle aussi au cimetière où nous déposons quelques fleurs sur la tombe de nos familles ou des familles de nos amis quand nous les trouvons, car souvent l’accès y est

impossible ou les noms effacés par le temps.

 

Nous passons ensuite dire aurevoir à Béchir et repartons chargées d’agrumes également cueillis dans son jardin. Maintenant nous pouvons retourner à Bizerte puisque nous avons à peu près bouclé ce que nous avions à faire. «  Adieu Menzel sentimental, adieu pay-is de nos amours.. ! »

 

A Bizerte nos amis ( Denise et Robert) nous attendent pour un délicieux civet de sanglier accompagné de raviolis. Un régal ! Ils ont alors envie de nous faire connaître leur plage ( d’ Ouinet ?)  et nous voilà partis pour une nouvelle expédition à 35 km  de Bizerte pour une autre balade enchanteresse. Des cigognes perchées nous regardent passer.

Le paysage est très contrasté. Tout autour de nous, ce ne sont que prairies, dans un dégradé de vert, avec de temps en temps quelques touches de jaune, certainement des champs de colza.

 

Souvent un troupeau de moutons traversant la route nous oblige à le laisser passer. Quelquefois la route escarpée nous donne l’impression de finir dans la mer toute proche. Nous traversons ensuite le maquis avant de nous arrêter à deux pas de la plage bordée d’un sable blanc et fin comme de la poudre !

Dans la voiture des airs d’autrefois nous transportent dans le temps 50 ans en arrière. C’est une étrange sensation. «  Souvenirs, souvenirs ! » Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dans une ferme dont les habitants veulent nous retenir le temps de faire un robs taboun, en signe

d’amitié.

Mais il nous faut rentrer car demain c’est le départ et nous devons boucler nos valises. Nous terminons en beauté notre séjour dans notre Tunisie chérie. Sûr que le retour au quotidien et à la réalité va nous être difficile 

 

 

Le retour en France

 

8h30 nous levons l’ancre. Nous avons encore la matinée devant nous vu que nous n’embarquons qu’à 13h à Tunis. Profitons-en pour faire une dernière fois du tourisme : Sidi Bou Saïd pittoresque avec ses maisons blanches et bleues et ses rues bordées d’orangers, Carthage et sa célèbre cathédrale…

 

Une halte aussi s’impose au cimetière du Borgel , à Tunis, où Lili a la chance de retrouver la tombe de ses ancêtres, beaucoup d’autres ayant été «  regroupés » dans la fosse commune.

cimetière du Borgel à Tunis –

 

 

 

Mais nous ne sommes pas d’là et devons penser à rejoindre l’aéroport, d’ailleurs le stress commence à nous gagner. C’est même plus que du stress, c’est très vite la panique à bord car là encore impossible de trouver la route de l’aéroport. Nous sommes prises dans le flot de la circulation, il est midi et Tunis grouille de monde, de voitures dans tous les sens. Mal renseignées, nous voici parties dans une direction et devons faire demi-tour car c’est à l’opposé

«  C’est qu’ils ne nous laissent pas passer !! » Ah mais si, voilà l’aéroport !  Malheureusement Nicole râte l’embranchement et nous voilà reparties pour…un autre tour de manège ! L’heure tourne, arriverons-nous à temps ? Lili alors prend les commandes et finit par nous amener à bon port, yes !! C’était juste pour créer du suspens ! Mais il nous faut encore rendre la voiture et faire enregistrer nos bagages. Du coup nous n’avons pas mangé et le mini sandwich de l’avion ne fait que nous boucher la dent creuse…Et voilà Marseille……..Là encore d’autres émotions nous attendent . D’abord nous râtons la route Marseille-Fos pour rentrer à Toulon ( tu parles de pilotes toi !!), ensuite dans le sac de Nicole une bouteille de vin de Carthage s’est cassée ( !!) imprégnant entre autres, la boîte de gâteaux tunisiens précieusement rapportés ! Nous voilà donc toutes trois accroupies sur le parking à vider le sac et à essayer de récupérer, par terre, ce qui reste de baklavas ! « Bacala que tu es «  dirait Marie- Thérèse !! Mais il nous en faut plus que ça pour nous laisser abattre. Sûr que cela ne gâchera en rien le si sympathique voyage que nous venons de vivre toutes les trois !...Salam malikoum…

 

 

Nicole le 20 Février 2008